En dehors de la vulnérabilité causée par la surdité
comme handicap, les personnes sourdes présentent une vulnérabilité surajoutée à
l’infection VIH. Ceci repose principalement sur le non accès aux compagnes de
sensibilisation et de prévention mais également à l'absence d'échanges avec les
soignants dues à la barrière linguistique mais également au tabou qui entoure
les comportements à risque pour le VIH chez des patients qui se trouvent
obligés de consulter en présence d’une tierce personne qui par la force des
choses se trouve être un parent proche dans la majorité des cas.
En effet, une étude menée par des entretiens individuels avec des sourds camerounais et tunisiens a montré que les connaissances en matière de comportements à
risque pour l’infection VIH, des étapes de la maladie, des voies de dépistage
et des possibilités de prise en charge chez les jeunes personnes sourdes est
largement insuffisante et même inexistante.
Il s’agit d’un sujet tabou dont les sourds ne
peuvent pas communiquer au sein de leur cercle familial.
Les sourds ayant conscience d’avoir eu un
comportement à risque pour le VIH déclarent ne pas pouvoir consulter cause des problèmes de communication et de
l’obligation d’avoir un accompagnant pour traduire.
Les jeunes personnes sourdes restent très demandeuses
d’informations en matière d’infection VIH.
Afin
d’optimiser l’accès de la population sourde aux soins et lutter contre
l’infection VIH, il semble nécessaire de mettre en place des consultations en
langue des signes.
Cette
consultation en langue des signes sera une consultation de médecine générale en
langue des signes pouvant également offrir du couseling et le dépistage du
VIH ; cette consultation pourra organiser l’accompagnement linguistique du
parcours hospitalier.
En
Tunisie, des ateliers de sensibilisation santé en général et en matière d’infection
VIH de façon plus spécifique se sont tenues par le biais du travail associatif
des personnes sourdes et la discussion à propos de la mise en place d’une
consultation générale en langue des signes est en cours.
Au
Cameroun, des ateliers pour dire la santé en langue des signes iconique se sont
tenus. Des responsables sensibilisés à la question annoncent l'ouverture
prochaine des consultations en LS camerounaise (début février 2016).
En
effet, Il s’agit d’un problème de santé publique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire