lundi 30 mai 2016

VIH et Surdité: entre le Cameroun et la Tunisie



En dehors de la vulnérabilité causée par la surdité comme handicap, les personnes sourdes présentent une vulnérabilité surajoutée à l’infection VIH. Ceci repose principalement sur le non accès aux compagnes de sensibilisation et de prévention mais également à l'absence d'échanges avec les soignants dues à la barrière linguistique mais également au tabou qui entoure les comportements à risque pour le VIH chez des patients qui se trouvent obligés de consulter en présence d’une tierce personne qui par la force des choses se trouve être un parent proche dans la majorité des cas.                      
En effet, une étude menée par des entretiens individuels avec des sourds camerounais et tunisiens a montré que les connaissances en matière de comportements à risque pour l’infection VIH, des étapes de la maladie, des voies de dépistage et des possibilités de prise en charge chez les jeunes personnes sourdes est largement insuffisante et même inexistante.
Il s’agit d’un sujet tabou dont les sourds ne peuvent pas communiquer au sein de leur cercle familial.
Les sourds ayant conscience d’avoir eu un comportement à risque pour le VIH déclarent ne pas pouvoir consulter  cause des problèmes de communication et de l’obligation d’avoir un accompagnant pour traduire.
Les jeunes personnes sourdes restent très demandeuses d’informations en matière d’infection VIH.
 
Afin d’optimiser l’accès de la population sourde aux soins et lutter contre l’infection VIH, il semble nécessaire de mettre en place des consultations en langue des signes.

Cette consultation en langue des signes sera une consultation de médecine générale en langue des signes pouvant également offrir du couseling et le dépistage du VIH ; cette consultation pourra organiser l’accompagnement linguistique du parcours hospitalier.
En Tunisie, des ateliers de sensibilisation santé en général et en matière d’infection VIH de façon plus spécifique se sont tenues par le biais du travail associatif des personnes sourdes et la discussion à propos de la mise en place d’une consultation générale en langue des signes est en cours.
Au Cameroun, des ateliers pour dire la santé en langue des signes iconique se sont tenus. Des responsables sensibilisés à la question annoncent l'ouverture prochaine des consultations en LS camerounaise (début février 2016).
En effet, Il s’agit d’un problème de santé publique.

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